27/02/2013

TV Réunion 1ère - Club des Sports 24/02/13

Invités de Claudette Vaitilingom
dans LE CLUB DES SPORTS sur Réunion 1ère du 24 février 2013
Eric LACROIX et moi (à 31 min)

26/02/2013

RunTrip 2013 - Récit - 4ème jour

Quelques coureurs sont là, dans la nuit, pour nous accompagner.
Fabrice Armand ouvre le chemin.
L'équipe est fatiguée et les fous rires sont omniprésents. Tour à tour, nous nous amusons des divagations de Seb, des théories fumeuses d'Antoine, l'ambiance est detendue... Pas pour très longtemps. Le Grand Bénare ne cesse de reculer et le jour qui se lève dévoile le gigantisme et la beauté du coeur de l'île. Séquence émotions!

Le terrain est très difficile. Rugueuse, la roche volcanique nue défie notre sens de l'équilibre et éprouve nos organismes déjà usés. Je me concentre et essaie malgré tout de rester économique et souple. L'équipe se relâche. Je suis obligé de faire le yoyo pour aller chercher de l'eau.
 
STOP !
Une mise au point est nécessaire !
 
"Il faut se concentrer les gars. Ca ne va pas, relayez-vous mais il doit toujours y avoir un gars avec moi !"
Je suis nerveux, la route est encore longue. Immédiatement, le relâchement est corrigé et chacun reprend son rôle à merveille.

Petit Bénare, Piton Rouge et ,enfin, le terrain devient plus clément. Cependant, rapidement les pistes jonchées d'arbres et de vignes maronnes nous font déchanter. Une dernière descente à 50% pour fusiller nos quadris et nous voilà au Plate St Leu, lieu de ravitaillement.

J’y refroidis mes pieds brûlants et meurtris. La chaleur est pesante.
 

Pieds après 350km...
Après une pose régénératrice, nous prenons la route. Simon Paillard m'accompagne en vélo et me propose régulièrement de l'eau pour me rafraichir. Je sens  le soleil cuire mes cuisses et mollets. Vivement Etang Salé les bains!
 
Oui mais voilà, nous sommes en été et sur la côte Ouest, la chaleur lourde est insoutenable à cette heure de l'après midi.
Beaucoup de monde, des photos, des discussions.
Je perds le contact avec moi-même. Je suis perdu, je ne me ressens plus, je n'ai plus conscience de tout ce qui me compose, je fuis.
 
Après 20 minutes de "public relation", il faut que je revienne en moi. Conscient de mes muscles, mes tendons, mes os, mes cartilages, mes organes mais comment faire avec cette nuée de gens qui veulent courir à mes côtés ?
 
Sur la piste cyclable, personne ne veut se discipliner et les vélos qui arrivent en face n'ont pas de passage. On frôle l'accident. J'accélère pour sortir de ce piège, la température monte, mes oreilles bourdonnent, ma vue se trouble, j'étouffe : c'est le coup de chaud!
J'attends avec impatience les passages à gué de la rivière Ste-Etienne pour me rafraichir mais la piste a été reconstruite. Il n'y a plus de passage à gué.
 
Je me sens trop fébrile pour me mettre à l'eau.
La nuit tombe mais rien n'y fait. L'hyperthermie s'installe lentement, profondément.
 
Nous arrivons au pied de la dernière ascension. J'ai besoin de me retrouver.
Je m'installe sur la table de massage. Ombeline me caresse le front, je suis en feu et tremble de froid. Je m'endors pour 30 minutes.  A mon réveil, les bouffées de chaleur alternent avec ce froid profond qui me glace, que faire? Comment repartir? Il faut trouver une solution.
Un coup de fil d'Ambroise "poche d'eau à température ambiante à la racines des membres !" et me voilà reparti en titubant des poches d'eau dans le cuissard et sous les bras !
 
Freddy nous a rejoint avec deux dalons pour finir avec moi.
Merci Mon Ami, Merci Mon Frère.
 
Epuisé, je lutte pour ne pas demander à Ombeline de rajouter une pose avant le "17ème kilomètre" mais je n'avance plus. Le souffle court, complètement hagard, il faut que je trouve d'autres ressources, j'ai besoin de me retrouver, de reprendre conscience et de repositiver. Ma tendre femme, exténuée elle aussi, redescend vers moi et installe la table de massage sur laquelle je m'écroule dans un sommeil profond de 30 minutes.
 
 
L'hyperthermie a laissé des traces.
 
Affaibli, je tente quelques trots qui ne tiennent pas longtemps. Je me résouds à avancer sans but de performance, avancer simplement en attendant le soleil. Voilà ce à quoi je vais me raccrocher, progresser en attendant la lumière du soleil.

Dans un état de semi-conscience, mes trajectoires sont imprécises mais ça avance!



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15/02/2013

RunTrip 2013 - Récit - 3ème jour

Ombeline me réveille.


J'ai l'impression d'avoir dormi une nuit. Je suis calme, mon diaphragme est détendu, un café, un macatia et le sourire complice d'Ombeline me remettent en route. Freddy s'est arrêté et je regrette de n'avoir pas pris plus de temps pour le remercier dans sa précieuse collaboration.


Mes pieds me font souffrir. J'ai l'impression qu'ils sont à vif mais rapidement je retrouve une foulée économique et déliée. Thierry Chambry et Lukas Garcia nous ont rejoins. Notre petit groupe file vers St-Denis au petit matin.Le rythme est excellent et l'ambiance festive. Dans ces endroits bétonnés et asphaltés, c'est la nature humaine qui est remarquable. J'observe avec plaisir les sportifs du petit matin venus désédentariser leur journée au bord de l'océan qui dans un bruit sourd roule et entrechoque de gros galets.

Avant de nous rendre aux sentiers, la Providence est l'occasion d'un ravito et d'un soin de cette ampoule qui m'oblige à modifier ma foulée. Un coureur m'offre, avec un plaisir certain, une aiguille de suture dont il ne cesse de vanter les qualités. La peau est épaisse et le liquide s'est considérablement épaissi. C'est après plusieurs essais que j'arrive à percer toutes les chambres de cette ampoule dont l'évolution m'inquiète. Le fil de suture la traverse. Je rechausse mes Moon Race puis part à l'assaut du Brûlé en compagnie d'une bonne dizaine de coureurs.
 
Le sentier est propre et nous conversons agréablement en tenant un bon 900m/h.
Le sentier de la Roche Ecrite en vue, je décide de piquer un somme de 30 minutes. Surprise! Lorsque je me réveille Eric Lacroix est là.

Nous échangeons quelques plaisanteries puis nous voilà reparti dans la Plaines des Chicots où règnent les tamarins centenaires. Leurs silhouettes fendent l'épais brouillard et je ne peux m'empêcher de les toucher. Chaque tamarin possède sa vibration, son histoire, une individualité, ce qui est rare dans une forêt où le ressenti identitaire est plus proche d'une conscience commune. Ici chaque tamarin ouvre son royaume, parfois forme un porche et ce brouillard épais qui s'installe dans ce silence criant renforce la personnalité de ces arbres qui semblent conter leur histoire dans leurs formes si différentes.

Qu'est ce qui se passe ? Antoine me rattrape et pense que je deviens fou! Je le rassure "j'ai besoin d'accélérer". Les crêtes de Dos d'âne, une vue qui plonge 1000 m plus bas. L'euphorie de ce moment de bonheur m'a commandé de profiter de bonnes sensations pour exprimer mes qualités de coureur et reprendre de l'amplitude musculaire afin de solliciter plus de fibres. Un aparté qui s'achève dans le discours de prudence d'Antoine. Le petit groupe se resserre pour nous amener à Dos d'âne, dernier bout de bitume avant Mafate.

Un ravitaillement royal et un accueil chargé d'émotions nous attend. Ombeline est toujours là, toujours souriante et attentive cependant, elle me semble être bien fatiguée. Une purée délicieuse fourrée de morceaux de jambon vient tapisser les parois de mon estomac qui apprécie l'effet alcalisant de la pomme de terre. Je m'isole pour 30 minutes d'un sommeil profond puis repars avec des coureurs frais, venus nous guider dans Mafate.

Que d'agréables surprises, la Réunion lé là!
 
Nous descendons vers Deux Bras. Je raconte à Seb que le bouquet de bambous qui nous fait face avec fierté est le symbole de la fin de montée de Dos d'âne qui parait interminable lors du Grand Raid.
 
La nuit tombe sur Deux Bras et j'ai une hallucination qui persiste de manière étonnante. Je suis parfaitement conscient que ce que je voie n'est pas réel et pourtant je reste là, ébahi devant ce chien noir et transparent de la taille d'un chameau qui danse et se cachant derrière un arbre, il m'observe ne sachant que faire!!!
Le sable appelle une sieste de 30 minutes, Antoine fait de même.

Je m'insurge contre ce mec qui m'emmerde avec ses histoires de Cilaos dont je n'ai que faire et le repousse avec vigueur. Il revient à l'attaque et je le menace... puis je me réveille ne comprenant pas où je suis. Il fait nuit, allongé dans le lit d'une rivière, il me faudra quelques secondes pour reprendre conscience. Seb a simplement essayer de me réveiller!!!

Dumile (cyclone de début Janvier) a emporté le sentier et les gros galets qui permettaient de passer la rivière à sec. Après douze traversées à mi cuisses luttant contre le courant,  je graisse mes pieds et profite de chaussettes sèches que me propose Vincent.H.  
 
Au menu le Grand Bénare 2400 m plus haut via le Maïdo par la Brêche, que du bonheur! Toujours a l'aise en montée, régulier à 900 m/h, nous atteignons rapidement la sortie. Sur la crête, le vent est froid et Ombeline n'a pas reçu le SMS d'Antoine qui signalait 3 heures d'avance! Je suis inquiet, pas question de sauter ce ravitaillement et de s'engager vers le Grand Bénare sans eau, ni vivre. Il faut attendre. Je cherche un trou pour me mettre à l'abri, une frontale vient vers nous... Jean-Louis Rivière est là, je m'installe au chaud dans sa voiture pour m'endormir. 30 minutes plus tard, Ombeline arrive avec Frédérique.J. Je m'allonge dans ma voiture, les jambes pliées, les rotules me font souffrir, je ne retrouve pas le sommeil, il faut repartir au plus vite!
 
 
© Experun Performance - reproduction interdite, même partielle, sans autorisation
 
Une vidéo du côté de St-Denis ici par Antenne Réunion:
http://pascalblanc.blogspot.com/2013/02/runtrip-2013-reportage-antenne-reunion.html

13/02/2013

Experun Performance - Ti Stage Trail Mars 2013

Les 9 et 10 Mars prochain, venez au Ti Stage Trail (thème: Ultra Trail)
organisé par Experun Performance.
 
Le principe: 1 soirée + 1 journée complète (ici, samedi soir dès 18h00 + dimanche)
Des ateliers pratiques, des enseignements théoriques, des moments conviviaux et pleins d'échanges.
Lieu: Grand Coude (St-Joseph)
PLACES LIMITEES

DATE SUPPLEMENTAIRE: Soirée du 16 + Journée du 17 Mars
 
Infos et réservations: ombeline@experun.com

07/02/2013

RunTrip 2013 - Récit - 2ème jour



 
Le jour se lève sur Mare à boue. Le petit déj’ nous attend au départ du sentier Kervéguen. Antoine donne quelques consignes à Phil qui va découvrir ce sentier magnifique puis part se reposer. Freddy, toujours d'attaque, intègre complètement l'équipe d'assistance et devient un atout précieux pour la réussite du Runtrip.


J'y suis, là, précisément où il faut que je sois, dans cette verdure grasse regorgeant de vie qui distille l'énergie en moi aux premiers rayons du soleil. Ma respiration est autonome, ma progression est limpide, la photosynthèse inonde tout autour de moi, la vie est belle.

Kervéguen atteint, je montre à Phil : Cilaos, le Taibit, le Grand Bénare. Il semble ravi, le temps est superbe et c'est sans impatience que nous arrivons au gite du Piton des Neiges et que nous descendons avec prudence la descente du Bloc.
Au bloc, le comité d'accueil est impressionnant puis nous filons vers l'église de Cilaos où le ravito est dressé. Sous l'ongle de mon gros orteil, une énorme ampoule est douloureuse et malodorante, j'appelle Seb et lui demande : que faire ? Il s'accroupit, réfléchit, me regarde en souriant et dit "Pouh, ça sent la patate!!!", un éclat de rire plus tard me voilà rechaussé, rassuré par le constat très pro de mon podo !!!

Au pied du Taïbit, c'est Seb qui prend le relais. Le sourire apaisant de Freddy est toujours dans mes pas. J'espère qu'Ombeline laissera le volant à un équipier pour se reposer un peu.

Toujours à 900-1000m/h, l'ascension de ce col qui ouvre la porte de Mafate est plaisante. Je me concentre sur ce que je vois, sur les conversations de mes accompagnants qui me divertissent. Je suis calme et heureux, les arbres sont chaleureux, la roche est chargée d'énergie solaire. Il me suffit d'impulser le mouvement et l'énergie ambiante entraîne ma progression. Osmose es-tu là ?

Marla nous accueille et nous rechargeons nos gourdes pour nous engouffrer dans la Plaine des Tamarins. Superbes, ces arbres semblent avoir des racines communes sous nos pieds, la conscience de cette forêt est puissante et d'un seul coup, d'un seul, je ressens une irrésistible envie de piquer un somme dans cette pelouse épaisse. Sans hésiter, sans attendre, je profite de cette aubaine et demande à Seb de me réveiller dans 15 minutes. Voilà l'occasion de tester ma méthode d'endormissement subit.
13 minutes plus tard je me réveille fringant et c'est avec délectation que j'arpente le col des bœufs. L'équipe de Co-médias, qui filme le Runtrip, nous a rejoint et les coureurs de Salazie sont venus en nombre pour nous accompagner.
Quel bonheur de partager ces moments avec ces athlètes qui vivent la montagne au quotidien. Leurs regards reflètent toute la puissance que les éléments déploient dans ce cirque majestueux. Je deviens hyper sensible à toutes ces perceptions en restant très lucide. J'ai l'impression de profiter d'une approche nouvelle, d'une sensibilité exacerbée.

Nous grimpons Bé Cabot en peloton dans la nuit et au sommet nous partageons un Cari Poulet qu'un coureur est fier de nous proposer. C'est excellent ! A n'en pas douter, l'homme est fin cuisinier et si je suis rétissant à manger un plat cuisiné pendant l'effort, l'excitation de mes papilles  m'autorise à profiter pleinement de ce repas de l'amitié.

Nous saluons nos amis puis, avec Antoine et Freddy, nous filons vers Dioré. Surprise, le sentier que j'avais emprunté en Novembre n'est plus. La végétation est ici reine et luxuriante et se moque bien des sentiers tracés par les hommes. Pour avancer, il faut flirter avec les branches et les grosses bibes qui tissent leurs toiles de préférence à hauteur du visage… Cherchant un sentier quasi inexistant, nous ouvrons tour à tour la voie noyée dans la verdure. Trempé par la pluie qui se renforce, le doute m'envahit. Je regarde mon GPS, navré de constater que notre progression est quasi nulle.

Moment délicat qui laisse des traces sur nos organismes éprouvés qui luttent pour garder l'équilibre en transperçant cet épais rideau de feuilles et raisins marrons qui s'accrochent comme pour nous retenir en ces lieux mystiques.

Epuisé, sous une pluie battante, nous faisons une pause à Dioré où je dors 30 minutes. Les jambes pliées dans la voiture, je suis mal à l'aise et n'arrive pas à dormir. Mes rotules sont en feu et je crie de douleur en somnolant. Il ne faut pas trainer, se remettre en route, allons allons.

Suit une longue portion de route au profil descendant jusqu'à Ste Suzanne où Thibaut, mon kiné, m'accompagne en vélo ainsi que quelques coureurs m'ayant rejoint. Freddy est toujours là. Il m'impressionne.

Les premières hallucinations accompagnent cette fin de nuit où les bananiers se transforment en spectateurs agitant des linges, les trottoirs deviennent de longs concombres de mer,… C'est dans un demi sommeil que je trottine sur l'asphalte qui me conduit vers le prochain ravitaillement et le petit matin. De nouveaux coureurs sont venus faire un bout de chemin avec moi, malgré la nuit et la pluie battante, merci.

Le sentier du littoral en vue, encore quelques pas pour arriver au kiosque où Ombeline a installé le ravito. Thibaut me masse puis je m'endors pour 30 minutes isolé par mes boules quiés et dans la saveur des mains d'Ombeline qui me borde avec délicatesse.


© Experun Performance - reproduction interdite, même partielle, sans autorisation.
 
Des vidéos de la partie du cirque de Salazie ici:
http://pascalblanc.blogspot.com/2013/02/runtrip-2013-videos-salazie.html 
 

05/02/2013

RunTrip 2013 - Vidéos - Salazie

== Cliquez sur les images pour voir les vidéos ==

Interview par l'équipe de Rando Péi (Co-medias) au Col des Boeufs
"On recommence quand vous voulez!!!"
Reportage sur Réunion 1ère - Passage à Salazie (Col des Boeufs - Grand Ilet) 



Grand Ilet - Les news du Staff!!!
Par Rando Péi (Co-medias)


01/02/2013

RunTrip 2013 - Récit - 1er jour

Le réveil sonne. Un étrange sentiment parcours mon esprit. Un goût de déjà vécu. Peut-être lors de la rentrée des classes pour la "grande école" lorsque j'étais enfant, partagé entre l'envie de découvrir un nouveau monde et l'angoisse de l'inconnu.
 

Ce matin, je pars courir 440 kilomètres avec 26 kilomètres de dénivélé positif dans des sentiers exigeants. J'ai dit à tout le monde que je le ferai, moi qui n'ai jamais couru plus de 170 kms ! Me voilà au matin de ce défi fou, à la découverte de mes capacités, suis-je prétentieux? Ai-je pris la mesure de ce que j'annonce réalisable depuis des mois ?
 

Malgré le fait que toute l'équipe soit à la maison, je reste centré sur moi, en moi, prenant conscience de la vie, de la nécessité de son équilibre.
 

Les considérations matérielles reprennent le dessus et le petit déjeuner partagé avec mes amis venus pour m'aider à relever ce défi à une saveur particulière. Nous partons tous vers la nouveauté avec son lot de questions, de curiosités et d'angoisses.
 

Ombeline est impressionnante de maîtrise. Rien ne lui échappe, c'est grâce à elle que cette tentative est réalisable. Je voudrais la soulager un peu mais je dois me concentrer sur mon défi.
 

Nous arrivons au point de départ du Runtrip, le Victoria Club de St-Joseph où déjà quelques passionnés nous attendent. Parmi eux, Wilfrid Oulédi est venu dans le but de m'accompagner sur les 80 premiers kilomètres.
8H00! Sébastien Henri, mon poto et podo pour la vie, donne le départ. Nous voilà parti en petites foulées avec Antoine Guillon et Wilfrid Oulédi avec qui on ne s'ennuie pas. Son rire ponctue nos foulées et quelques cyclistes équipé de GoPro immortalisent ce départ.
 

Je me concentre sur ma vitesse et mon économie de course pour partir dans le bon tempo. Je ressens mes os, mes muscles, mon coeur, mon diaphragme qui oscille calmement, avec souplesse. Ma course est limpide, naturelle, bénéfique. Ca y est, le rythme est donné. Je peux en profiter pour me détendre et jouir de l'instant présent. Je peux me charger de l'énergie qui émane des yeux de ceux qui m'accompagnent, de la force de l'eau de la rivière Langevin qui coule inlassablement le long de la ravine.

Déjà le volcan nous fait face et dresse des parois verticales maculées de laves acérées. Le soleil cuit notre peau, je suis heureux de partager ça avec Seb qui découvre la Réunion.

 
Le groupe, qui s'est étoffé depuis le départ (Pierre.B, Jean-Louis.R,…), s'étire. Sans doute, dans l'euphorie du départ, suis-je parti un peu vite ? Je lève le pied et laisse aux attardés le temps de revenir dans le groupe.

 

Ambroise.C et un dalon de sentier descendent à notre rencontre. Le cassé de la plaine des sables franchit, nous contemplons les couleurs des scories rouges et noires exaltées par un soleil au zénith. Ce paysage lunaire est toujours fascinant. Le  profil s'aplatit et le rythme s' accélère inexorablement sous le tempo de ces gravillons de pouzzolane qui croustillent sous nos pas.
Le long de la caldeira qui exhibe ses cratères, nous filons vers l'océan tout prêt de la coulée de lave 2007 dont on ressent encore la chaleur pesante qui remonte du sol.
 

Je surveille mes appuis dans cette descente technique et piégeuse du Tremblet. J'entends derrière moi quelques glissades et noms d'oiseaux mais reste concentré.
 

Nous rejoignons la route où Virginie et Patrick ont dressé le ravitaillement. L'équipe de Réunion 1ère  est venue nous accueillir ainsi que Freddy Thevenin, super coureur et être humain hors-norme dont je suis fier de dire qu'il est un ami. Seb traite une vilaine ampoule qui est déjà devenue gênante. Embêtant! Après avoir chaussé mes chaussures de route, nous voilà avec Freddy, Wilfrid et Phil à l'assaut de la route des laves.
Anse des cascades ouvre la porte du sentier du littoral jonché de branches et feuilles. Cela nous oblige à lever les pieds et dépenser beaucoup d'énergie mais la sérénité s'installe doucement. Le Runtrip est lancé et à Ste Rose, point d'arrêt pour Wilfrid , ma relaxation est totale.
 

Une nuit au coin du feu avec des vieux potes que l'on a pas vu depuis des années, c'est le décor de cette première nuit avec Antoine et Freddy. Notre progression, ponctuée de footing et de marche, est illustrée d'anecdotes, conseils et partages. Je suis de plus en plus serein et je cours comme je respire. Simplement, profondément, posément, régulièrement, tout ce qu'il faut pour s'inscrire dans la durée.
 

Arrivés à la Plaine-des-Palmistes vers 1h du matin, le comité d'accueil orchestré par Gilbert.V, Phil.R et Alain.B est dynamisant. Ombeline semble heureuse d'avoir un point d'appui important pour la logistique dans ce secteur.

 

Nous quittons enfin la route au bénéfice d'un superbe sentier orné de racines et de hautes marches de terre glissante pour nous élever vers le piton Textor. Le rythme est soutenu et la végétation endormie recueille à grosses gouttes l'humidité de la nuit.
 

Au sortir du sentier, le toit de végétation laisse place aux voix lactées. Grandiose et enivrant, le ciel clair qui couvre le piton de la Fournaise est d'une clarté exceptionnelle.
 
 
© Experun Performance - reproduction interdite, même partielle, sans autorisation.
 
Des vidéos du départ ici: